Petit chemin peu connu de Chêne-Bougeries, proche de la Gradelle et de Cologny, le chemin de Glandon a une origine à la fois mystérieuse et incertaine…
Plusieurs historiens donnent une origine celte au mot Glandon. Ce dernier dérive peut-être du mot glann, qui évoque les rives d’un cours d’eau. Le mot glann peut aussi signifier «petite vallée». Le chemin de Glandon est un peu trop éloigné de la Seymaz pour que ces hypothèses puissent véritablement s’affirmer.
Cependant, il est tout à fait probable d’avoir un nom dérivé d’anciens mots celtes. C’est le cas de beaucoup de toponymes de la région, à commencer par «Genève». Le nom du canton vient en effet de deux mots celtes, gen (bouche) et av (eau). Genève est donc, la bouche de l’eau, ou l’embouchure, là où le Rhône sort du Léman. Le mot av se retrouve d’ailleurs dans d’autres de noms de lieux régionaux autour de Genève. Les Voirons, par exemple, sont nommés selon les mots av et on (montagne).
Sur les Trois-Chêne, on retrouve encore d’autres noms celtes dans la toponymie, comme le Foron qui dérive du mot ferons (rivière), ou encore les Flombards, dont l’origine, le flon, désigne aussi un petit cours d’eau.
Ces hypothèses celtes étant peu sûres, une troisième possibilité est avancée par les chercheurs. Le mot Glandon serait à rapprocher du patois gliandon, qui désigne un mélange de plusieurs céréales, à savoir le froment, l’avoine et le seigle. Dans cette région où l’agriculture a longtemps tenu une place principale, cette hypothèse paraît assez fiable.
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, Genève pratique une agriculture sur des propriétés fermées de haies, de tailles moyennes ou petites. L’essentiel de la production est une culture céréalière, et le froment y tient une place centrale. C’est en effet la céréale la plus consommée par les Genevois, friands de pain blanc
Le reste des zones agricoles sont des prés pour le bétail ou des vignes. Il peut aussi s’agir de vergers et de jardins pour les zones plus proches de la ville. Jusqu’au début du XXe siècle, ces propriétés étaient divisées par un réseau de haies, qui formaient des parcelles indépendantes, nommées des bocages. Pour le reste des zones rurales, celles qui n’étaient pas dédiées aux activités agraires, il s’agissait de bois ou de terres laissées en friches, nommées dans le patois genevois des tattes ou des bougeries. Deux autres mots qui ont eux aussi laissés leur empreinte dans les toponymies genevoise et chênoise…
Mots-clés: Histoire Suisse et genevoise; Noms de rues
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