Balade mémorielle

Quand les monuments de Genève rappellent son passé

Aux alentours de la Cité

Les plaques commémoratives de l’Escalade

Le vendredi du week-end de l’Escalade (comme aujourd’hui !) se déroule un évènement plus confidentiel que le reste des festivités : le cortège d’hommage aux victimes. Du Bourg-de-Four à Saint-Gervais, des plaques se dressent rappelant les faits de la nuit du 11 décembre 1602… C’est parti pour un petit kilomètre de balade en centre-ville !

Isaac Mercier et la herse

Dérogeons un peu à la règle en changeant le point de départ. En redescendant du Bourg-de-Four en direction de la Place de Neuve, on descend la Promenade de la Treille jusqu’à une première plaque. Sur le mur de la Treille, on aperçoit une plaque, au lieu où se tenait en 1602 la Porte Neuve.

Lieu stratégique d’entrée dans la cité, elle est un des points d’attaque des Savoyards pour rentrer. Le premier groupe de soldat (le seul, du coup, à être entré…) escalade les murs pour arriver à cette porte, et la faire sauter pour laisser passer le reste des soldats dans Genève.

Malheureusement pour eux, Isaac Mercier, membre de la garnison de Genève, fait tomber la herse. Il barre ainsi la route des Savoyards… tout en piégeant ceux qui sont déjà à l’intérieur de l’enceintre de la ville.

Les plaques commémoratives de l’Escalade

Jean Canal à la Tertasse

En remontant ensuite la rue de la Tertasse, on trouve une petite plaque indiquant le lieu de mort d’un autre héros de l’Escalade : Jean Canal. Conseiller genevois, âgé de plus de 60 ans, il tombe au combat, insistant pour défendre sa ville malgré son âge. Seize autres genevois meurent durant l’attaque. Certains d’entre eux, comme Jean Canal, ont aujourd’hui une rue à leur nom.

Les plaques commémoratives de l’Escalade

La Corraterie, lieu de l’attaque

L’attaque principale de Genève a eu lieu entre la Porte de la Monnaie et la Porte Neuve, c’est-à-dire proche de l’actuelle rue de la Corraterie. On retrouve d’ailleurs dans cette rue de nombreuses allusions et hommages à l’Escalade. Tout d’abord, la plaque officielle de l’Escalade. Érigée en 1902, elle commémore tous ceux qui se sont battus la nuit du 11 au 12 décembre.

Ensuite, on retrouve plus bas dans la rue deux têtes sculptées des plus singulières. Premièrement celle de la mère Royaume, qui a lancé sa célèbre marmite sur un Savoyard pour l’empêcher d’entrer chez elle. Et secondement, un peu plus loin, ce fameux Savoyard, avec une marmite sur la tête ! Mais nous reparlerons très prochainement de cet épisode iconique de la fête…

Les plaques commémoratives de l’Escalade
Les plaques commémoratives de l’Escalade

Saint-Gervais, dernière demeure des hommes tombés

Enfin, le cortège mémoriel se termine de l’autre côté du lac, au Temple de Saint-Gervais. Ce lieu a une place particulière dans l’histoire de l’Escalade. C’est en effet le lieu de sépulture des 17 Genevois morts la nuit du 11 au 12 décembre 1602.

Enterrés au Temple, ils sont les premiers depuis l’adoption de la Réforma à avoir leur nom sur leur tombe. Cette pratique avait en effet été éradiquée par Calvin (raison pour laquelle l’emplacement de sa tombe est inconnu). Elle reprendra peu à peu après 1602, pour redevenir courante aux siècles suivants. Bien plus tard en 1896, un monument aux morts est placé à l’intérieur du temple.

Les plaques commémoratives de l’Escalade
Les plaques commémoratives de l’Escalade

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Sources

Abplanalp, Andrej. « L’Escalade ». Blog du musée national suisse. 11.12.2020. En ligne ici

« Escalade ». Dictionnaire historique de la Suisse. 26.11.2009. En ligne ici

Noms géographiques du canton de Genève : https://noms-geographiques.app.ge.ch/

Images

Images : photographies de l’auteure

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