Une petite partie ?

Les jeux à travers l’histoire

L’un des plus vieux jeux du monde

Le Jeu royal d’Ur

En 1922, un archéologue découvre en Mésopotamie sur le site archéologique d’Ur un plateau surprenant. Il s’agit d’un des plus vieux jeux du monde, connu sous le nom de Jeu royal d’Ur. Grâce à des documents plus récents, retrouvés dans la même région, nous pouvons retracer certaines règles du jeu, même si elles restent lacunaires…

Découvertes archéologiques en 1920

Le site archéologique d’Ur en Mésopotamie (dans l’actuel Irak) a été longuement fouillé par un archéologue, Sir Charles Leonard Woolley. Né en 1880 à Londres, il a passé 15 ans en Irak sur le site d’Ur à Tell el-Muqayyar. Ziggourat, temples, cimetière, remparts… les découvertes impressionnantes s’enchaînent, révélant des vestiges du IIIe millénaire av. J.-C.

Considérée dans la Bible comme la ville d’origine d’Abraham, Ur est une des plus puissantes cités du IIIe millénaire avant notre ère. Toutefois, on retrouve sur les sites des objets ayant plus de 2000 ans d’écarts, montrant l’importance et la durée de vie de la ville.

Entre 1919 et 1934, Leonard Woolley a mené douze campagnes de fouilles. L’une d’entre elles, en 1922, a mis au jour un objet particulier, considéré aujourd’hui comme le plus ancien jeu retrouvé, et connu sous le nom de Jeu royal d’Ur. Il a en effet été retrouvé dans une tombe royale, et semble avoir surtout été un divertissement parmi les hautes classes de la civilisation sumérienne.

Le Jeu royal d’Ur
Leonard Woolley (à droite) et son assistant Thomas Lawrence (à gauche) avec une dalle hittite sur le site de fouilles de Carchemish près d'Alep, photographie, 1912.

4500 ans en arrière

Ce jeu royal d’Ur retrouvé en 1922 a plus de 4500 ans. La tombe dans laquelle il se trouvait date de 2600 avant notre ère. Le jeu contient un plateau de 20 cases, des dés et quatorze pions (7 noirs, 7 blancs).

Nous ne connaissons pas les règles de ce jeu en 2600 avant J.-C. Cependant, une tablette de l’an 177 avant notre ère, écrite par un scribe nommé Itti-Marduk-Balāṭu décrit une partie entière de jeu. Elle permet donc de reconstituer quelques grandes lignes, mais reste lacunaire. De plus, il est absolument certain que les règles ont évolué en 2500 ans d’existence.

On sait donc grâce à ce scribe que le jeu royal d’Ur est un jeu de parcours et de stratégie, où le but est de capturer tous les pions de l’équipe adverse tout en conservant ses propres pions. Il se joue à deux, avec sept pions chacun. Le jeu s’arrête lorsqu’un des joueurs a pris tous les pions de son adversaire.

Le Jeu royal d’Ur
Plateau du jeu royal d’Ur, un des cinq exemplaires retrouvés et ramenés par L. Woolley. Photographie, British Museum.

Règles modernes

Partant des informations lacunaires connues, certains joueurs modernes ont mis en place des règles pour faire des parties de ce jeu millénaire.

Matériel : un plateau de 20 cases, un dé, 14 pions avec une marque sur l’une des faces qui sert à différencier les soldats (sans marque) des officiers (avec une marque).

Le Jeu royal d’Ur

Chaque joueur a son camp, et la ligne centrale est le champ de bataille. Les pions des deux camps s’y croisent, et peuvent se capturer. À tour de rôle, les joueurs lancent le dé et font se déplacer les pions selon leur sens de jeu. Ils peuvent bouger de 1 à 5 cases. Si le joueur fait un 6, il passe son tour. Un joueur peut avoir plusieurs pions sur une même case.

Au départ, tous les pions sont des soldats. Ils avancent sur leur parcours, et doivent le terminer avec un compte juste. Une fois le parcours terminé, le soldat devient un officier. Le pion peut alors avancer ou reculer sur le parcours.

Le Jeu royal d’Ur
Captures

Pour capturer un pion, il suffit de tomber sur la même case. Le pion «captureur» se place alors au-dessus, et emporte le pion capturé en se redéplaçant. Il doit l’amener jusqu’à la dernière case de son parcours pour le faire prisonnier, et l’enlever du jeu.

Un pion «captureur» peut aussi être capturé. Alors le premier pion en bas de la pile peut alors être libéré. Un captureur peut avoir plusieurs pions capturés sous lui, à ramener au bout de son parcours. Aussi, si un pion arrive sur une case où se trouve plusieurs pions de son adversaire, ils sont tous capturés.

Le jeu s’arrête lorsque tous les pions d’un joueur sont prisonniers et sortis du plateau.

Le Jeu royal d’Ur

Mots-clés: Histoire antique;  Jeux

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Sources

Chenaie, Cyrille. «Le Jeu Royal d’Ur». Archeostudia.com, 19.05.2020. En ligne ici. Vous pouvez retrouver l’entier des règles du jeu sur ce site !

«Le Jeu Royal d’Ur». Blog d’Azumanurlin, 17.11.2014. En ligne ici.

Peltier, Julien. «Le jeu royal d’Ur : antiquité ludique». Paper blog. En ligne ici.

Images

Images 1, 2, 3 et 5. Domaine public, Wikimedia Commons

Images 4 et 6. Schéma de l’auteure.

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