Une petite partie ?

Les jeux à travers l’histoire

Les dés sont jetés

Le jeu de Hasard

Aujourd’hui, on fait un petit tour au Moyen Âge. À cette époque, les jeux font parties de la vie quotidienne et touchent toutes les classes de la société. Parmi les jeux les plus cités dans les sources médiévales, on retrouve les jeux de hasard, et parmi eux, les dés ont une place de choix. Parmi ces innombrables jeux de dés, l’un d’eux s’appelle « le jeu de hasard » …

Jeu et enjeu

Au Moyen Âge, la notion de compétition est très importante. Dans ce contexte de rivalité, les jeux de hasard comme d’autres jeux sont inséparables de la notion d’enjeu. Toute partie, en plus de répondre à une envie de jouer, est aussi une compétition, où il y a une mise à gagner. L’argent est un aspect presque omniprésent de l’univers ludique.

La mise peut varier selon le jeu et la classe sociale des joueurs, mais la plupart du temps, il s’agit de parier une somme quelconque d’argent, Une autre mise habituelle des jeux de hasard est le vin. Comme ceux-ci sont souvent joués dans une taverne, gagner du vin ou jouer la note de boisson est une pratique courante.

partie de jeu de dé au Moyen âge
partie de jeu de dé au Moyen âge

Les jeux de dés

La rafle, le poulain, la chance, la tope, la grièche, la vachette, la passe-dix, la simagrée, le dringlet…

Les jeux de dés sont très nombreux au Moyen Âge. Il s’agit toujours de jeux très simples, le plus souvent à trois dés. Il existe de nombreuses variantes, plus de 600 si on en croit Polydore de Virgile, un auteur italien du XVe siècle. Pour la plupart des jeux, il s’agit de faire le plus grand nombre de points, en un ou plusieurs jets.

Le jeu de Hasard

Voir as dit, jouerons bon gieu […]
Rasoir, jouerons a hasart ?
J’ai plain poing de mailles de musse…

(Le jeu de Saint-Nicolas, vv.1055 et 1059-1060)

Dans une pièce de théâtre de 1200 écrite par Jean Bodel, Le Jeu de Saint Nicolas, on retrouve trois personnages : Rasoir, Pincedé et Cliket. Assis dans une taverne, ils jouent aux dés pour savoir qui payera l’écot.

Après avoir joué « a plus poins », nos trois larrons commencent une partie de hasard, dont les règles sont un peu plus complexes. Il se joue avec trois dés.

Les règles du jeu de hasard

Les joueurs décident de l’ordre dans lequel ils vont jouer (souvent en faisant un jet de dés, et celui qui a le plus de points commencent)

Les « hasard » sont les lancers de trois dés qui atteignent un total de 3, 4, 5, 6, 15, 16, 17 ou 18 points.

Si au premier tour, un joueur fait un hasard, il gagne.

S’il fait un hasard au second tour, il perd.

Si ni au premier tour, ni au deuxième, aucun des joueurs ne fait un hasard, ils continuent à lancer les dés tour à tour, jusqu’à ce que leur premier ou leur deuxième coup se répète. Dans le premier cas, il perd, dans le second, il gagne.

(exemple : si le joueur a fait 7 au premier tour et 13 au second, il perdra s’il refait 7, et gagnera s’il refait 13…)

A vous de jouer!

jet de trois dés au jeu de hasard

Mots-clés: Jeux; Moyen Âge

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Sources

BODEL, Jean, Le jeu de Saint Nicolas, édité par HENRY, Albert, Genève, Droz, 1981.

Bibliographie

KNUDSON, Charles A. « “Hasard” et les autres jeux de dés dans Le Jeu de Saint Nicolas », in Romania, n°250, 1937, 248-253.

MEHL, Jean-Michel, Les jeux au royaume de France du XIIIe au début du XVIe siècle, Paris, Fayard, 1990.

Images

Images 1 et 4 : Pixabay

Image 2 : « La Crucifixion », Livre d’heures. XVe siècle, Parchemin, 246 f, 17,5 x 11,2 cm, BnF, Arsenal, ms. 432, f. 58

Image 3 : « Hommes et femmes à la table de jeu », BRANT, Sébastien, La Nef des folz du monde, Paris, J. Philipps Manstener et G. de Marnef, 1497. In-fol., BnF, Arsenal, 4º BL 2142, f. LXVI vº

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