La plaque topographique de Charles DuBois-Melly le présente comme «peintre, littérateur et historien genevois». A la fois auteur et artiste, il a ainsi eu une vie remplie, reconnu de son vivant pour ses œuvres graphiques et littéraires nombreuses.
Charles Dubois-Melly naît en 1821 dans une famille d’artistes. Son grand-père, Jean Louis Albert DuBois (1752-1818), était peintre en miniature. Il a longtemps travaillé comme dessinateur dans le commerce de l’indiennerie, florissante à Genève durant le XVIIIe siècle. Son père, Jean DuBois, travaille d’abord dans l’horlogerie. En parallèle, il s’adonne à la peinture et au dessin, qui deviennent par la suite son activité principale. Il crée en 1827 un commerce d’estampes, et vend ses propres vues de Genève et des environs. Il donne aussi des cours de dessin à la Classe des Beaux-Arts. Membre de la Société des Arts, il y est nommé conservateur du cabinet des gravures.
C’est donc tout naturellement que Charles Dubois-Melly commence à apprendre les arts chez son père dès son plus jeune âge. Il devient ensuite l’élève d’Alexandre Calame. Il a son propre atelier à Genève, et crée surtout, comme son père, des paysages genevois. Entre 1850 et 1851, il fait un long séjour en Italie, principalement à Rome. Il y peint de nombreuses aquarelles. A son retour, il continue à peindre et dessiner, mais c’est une autre activité qui va désormais occuper la majeure partie de son temps: l’écriture.
En 1851, alors âgé de 30 ans, DuBois-Melly publie les Nouvelles montagnardes un recueil de cinq histoires. C’est aussi en 1851 qu’il commence à se consacrer à l’histoire. Principalement intéressé par l’histoire de Genève, il publie de nombreux ouvrages, caractérisés par leurs recherches très méticuleuses dans les sources historiques.
Parmi ses œuvres, on retrouve des ouvrages sur l’Escalade (Ceux de Genève, (1899)), les relations internationales de Genève (Relations de la cour de Sardaigne et de la République de Genève (1891), La Seigneurie de Genève et ses relations extérieures, 1720-1749 (1880)), ou encore sur l’époque des troubles révolutionnaires à Genève (Pierre Fatio, drame historique en 6 tableaux (1880), Les Mœurs génevoises de 1700 à 1760 (1882), Chroniques. Genève en 1706 […] Pierre Fatio et les troubles populaires de l’année 1707 (1870)).
Chroniques du XIVe siècle, traités sardes ou guerres genevoises de la fin du XVIe siècle, tous les sujets historiques semblent passionner DuBois-Melly. Il a reçu plusieurs distinctions honorifiques pour ses écrits historiques, mettant en avant sa rigueur et sa méticulosité. DuBois-Melly est également membre de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève et de l’Institut national genevois.
Loin de se limiter à un style académique, Charles DuBois Melly a aussi utilisé ses nombreuses recherches pour un autre genre de livre: les romans historiques. Pour ses romans comme pour ses études historiques, il semble qu’il n’ait privilgié aucune époque en particulier. Le Récit de Nicolas Muss se passe durant la Saint-Barthélemy; les Mémoires d’un fugitif à la Révocation de l’Edit de Nantes et Marjorie lors de l’invasion du Valais par les troupes françaises à la fin du XVIIIe siècle.
Un de ses romans les plus connus à son époque, L’amour et la peste (1892), retrace quant à lui l’épidémie de peste de 1636 à Genève, en mettant en scène la petite-fille d’une femme brûlée pour sorcellerie et un chirurgien-barbier soignant les malades…
Vous voulez lire une autre histoire des noms de rues?
Chaix, Benjamin. « En 1720, la peste de Marseille menace les Genevois ». Tribune de Genève, 21.04.2020. En ligne ici.
Piguet, Martine. « DuBois-Melly, Charles », Dictionnaire historique de la Suisse, 30.07.2004. En ligne ici.
Site des Noms géographiques du canton de Genève.
Villette, Gaspard. « Charles DuBois-Melly ». Journal de Genève, 05.07.1905. En ligne ici.
Image 1. Photographie de l’auteure.
Images 2 et 3. Bibliothèque de Genève.
Image 4. Domaine public, Wikimedia Commons.