Le 1er mars 1900, les lecteurs de la Tribune de Genève pouvaient y lire ces lignes.
Règlement de police. —- Les nombreuses réclamations parvenues au Département de police au sujet du règlement sur la circulation ont parait-il porté leurs fruits.
Nous recevons la communication suivante du Département. Le règlement général sur la sûreté et
la circulation sur la voie publique du 2 février 1900 sera mis en vigueur le 15 mars 1900…
La suite de l’article nous apprend quelques-unes de ces nouvelles règlementations, mises en place alors que les automobiles commençaient à circuler à Genève.
Au XIXe siècle, les Genevois circulent dans des chars à chevaux, à pied, puis à bicyclette et en tramways dès la fin du siècle. En 1896, l’automobile fait son apparition à l’Exposition nationale de Genève. Malgré son prix élevé, elle séduit vite les Genevois. En 1903, le canton détient le record de Suisse avec 185 automobiles recensées. Cet engouement s’observe aussi avec l’organisation à Genève en 1905 de la première Exposition nationale suisse de l’automobile et du cycle.
Le nombre de véhicules augmente vite. On en compte 375 en 1910, puis 12’843 en 1935. Ce n’est donc pas étonnant si Genève est aussi précurseur en matière de règles de circulation. L’Etat de Genève délivre ainsi le premier permis de conduire Suisse en février 1900. A cette même date, il y a 13 panneaux de circulation à Genève. D’autres règles ne tardent pas à suivre, afin d’éviter les accidents et fluidifier la circulation. Jusqu’en 1921, ce sont les cantons qui définissent les règlementations sur les routes, et les panneaux s’uniformisent en 1927.
En mars 1900, Genève adopte le premier Règlement concernant la sûreté et la circulation sur la voie publique. Il définit entre autres la limitation de vitesse sur les routes, et interdit de dépasser les 8km/h dans les villes, villages et hameaux, et 30km/h dans la campagne.
La Tribune de Genève du 1er mars nous apprend aussi les nouvelles règles qui seront mises en place. Parmi elles, on retrouve l’obligation de munir tous les véhicules d’un frein, et toutes les automobiles de deux lanternes, une verte et une blanche. Les conducteurs doivent aussi avoir une carte de légitimation, et toutes les automobiles doivent désormais avoir une plaque, pour identifier les véhicules et les chauffeurs. Dès 1905, les automobiles de Genève reçoivent des numéros allant de 8800 à 9999, sur ordre de la Confédération.
Vous voulez lire un autre article « un jour une histoire »?
Tribune de Genève, édition du 01.03.1900.
« L’espace, Les transports et la circulation ». Encyclopédie de Genève. Tome 9, 1992, pp.95-123. En ligne ici.
Merki, Christoph Maria. « Motorisation ». Dictionnaire historique de la Suisse, 10.05.2011. En ligne ici.
Schiedt, Hans-Ulrich; Herzig, Heinz. «Routes ». Dictionnaire historique de la Suisse, 10.02.2015. En ligne ici.
Sion, Brigitte. Circulez, Genevois !: y’ a tout à voir, Slatkine, 2002.
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