Sur le chemin de l'histoire

L’histoire de Genève à travers ses noms de rues

En passant par les Eaux-Vives

Le chemin de la Petite-Boissière

Dans le quartier des Eaux-Vives, proche de Grange-Canal, une petite rue porte le nom d’une ancienne famille genevoise. En effet, les Boissier, qui obtiennent la bourgeoisie à Genève à la fin du XVIIe siècle, ont laissé leur empreinte dans cette région, avec une maison de maître encore debout un chemin qui porte leur nom. Il s’agit du chemin de la Petite-Boissière…

Les Boissier à Genève

Marchands de soierie et banquiers dans le sud de la France, les Boissier arrivent à Genève à la fin du XVIIe siècle, après la révocation de l’édit de Nantes. Deux frères, Guillaume et Jean Boissier, s’installent à Genève. Ils achètent leur statut de Bourgeois de Genève, en 1695 et 1699. Leur activité bancaire s’étend de Genève à Gênes, et leur commerce se développe. Ils investissent dans le blé, le tabac, l’or et l’argent.

Parmi l’héritage immobilier laissé par la famille Boissier, le plus impressionnant est leur hôtel particulier construit au milieu de la Vieille-Ville. En collaboration avec leur beau-frère banquier Jean Sellon, ils sont à l’origine d’un immense chantier en 1720 pour construire trois hôtels particuliers à la rue des Granges.

Le chemin de la Petite-Boissière
Boissière, aquarelle, XIXe siècle (auteur inconnu)

Grande et Petite Boissière

Le fils de Guillaume Boissier, Gaspar, développe une autre parcelle acquise par son père aux Eaux-Vives, sur le «Territoire de l’Amandolier». Le domaine devient en 1702 le terrain d’une grande maison de campagne, nommé la Boissière, en l’honneur de ses propriétaires. À la mort de Gaspar Boissier en 1730, la demeure revient à sa fille, l’épouse du procureur général Jean-Robert Tronchin. La propriété devient le théâtre d’un salon prisé par la haute société. Durant tout le XVIIIe et le début du XIXe siècle, elle voit défiler nombre d’invités internationaux prestigieux, notamment parmi la noblesse russe.

En 1830, le terrain est divisé en deux. La partie qui conserve la maison devient la Grande Boissière. Elle se divise encore en deux en 1838, avec une partie nommée «le Châtelet» (avec la maison de maître). Elle gardera son caractère international en devenant le site de l’École internationale de Genève en 1929.

L’autre partie du domaine, la Petite Boissière, accueille dès le morcèlement au XIXe siècle de nouvelles villas.

Le chemin de la Petite-Boissière
Maison de la Grande Boissière, photographie, seconde moitié du XIXe siècle.

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Sources

Guertchakoff, Serge. « L’apparition des hôtels particuliers à Genève ». Immobilier.ch 18.12.2023. En ligne ici

Mützenberg, Gabriel. « Boissier ».Dictionnaire historique de la Suisse, 15.03.2017. En ligne ici. 

Site des Noms géographiques du canton de Genève

Images

Image 1. Photographie de l’auteure

Images 2 et 3. Bibliothèque de Genève.

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