Ancêtre du jeu de dame, l’alquerque est probablement un jeu de l’Egypte antique qui a subi de nombreuses variations. Il est arrivé en Europe durant le Moyen Âge avec les conquêtes arabes de l’Espagne.
Certaines sources font remonter l’origine de l’alquerque à l’Egypte antique. Des dessins du jeu ont été retrouvés, gravés sur un temple à Qurna. Cependant, il n’est pas possible de connaître la date exacte de ce graffiti, qui remonte, selon plusieurs hypothèses, à 3’000, 2’000 ou moins de 1’500 ans…
Durant l’époque romaine, on y joue dans la province de Syrie, et c’est dans cette région qu’il continue à évoluer. Son nom vient d’ailleurs de l’arabe al qirkat, qui signifie littéralement «le plateau (de jeu)».
La première mention de ce nom date du Xe siècle, dans une anthologie de poèmes et chansons écrite par Abū al-Faraǧ al-Is̩fahānī nommée Kitab al-Aghani, le «Livre des chansons».
Lors des conquêtes musulmanes en Espagne au VIIIe siècle, le jeu arrive en Europe. C’est en Espagne que son nom s’européanise, pour donner le mot alquerque.
Les premières règles européennes du jeu sont fixées dans un traité espagnol sur les jeux: le Libro de los juegos. (Littéralement, le livre des jeux). Cet ouvrage est écrit en 1250 à la demande du roi Alphonse X de Castille. Dans ce livre, le plus important traité ludique connu du Moyen Âge, on retrouve les règles de nombreux jeux de société médiévaux : échecs, jeux de tables, dés, etc. Il s’agit souvent des plus anciennes règles écrites pour des jeux populaires de cette époque, dont certains existent encre aujourd’hui.
On connaît trois variantes de ce jeu de plateau, selon le nombre de croisements et de pions par joueurs. L’alquerque de trois (pions), semblable au tic-tac-toe; l’alquerque de neuf qui est une variante du jeu du moulin et enfin l’alquerque de douze. Cette dernière version, avec douze pions par joueurs, a évolué au XVe siècle en fusionnant avec les échecs. C’est ainsi qu’est né le jeu de dames.
L’alquerque se joue sur une grille de 5×5, avec des lignes horizontales, verticales et diagonales qui relient les points entre eux. Deux joueurs places 12 pions chacun sur la grille (comme sur l’illustration ci-dessous).
On décide de manière aléatoire du joueur qui commence. Les joueurs déplacent ensuite leurs pions sur les intersections vides en suivant les lignes, en ne bougeant que d’une place à la fois. Le but du jeu est de capturer tous les pions adverses, ou de réussir à tous les bloquer. Comme aux dames, on capture un pion en sautant par-dessus pour atterrir sur une case vide.
Les pions peuvent se déplacer dans toutes les directions. Un joueur qui peut capturer un ou plusieurs pions est obliger de le faire, et de favoriser la combinaison avec le plus de captures. Si le joueur ne capture pas un pion qu’il aurait pu prendre, son adversaire capture alors le pion qui aurait dû le capturer. De même si la capture choisie n’est pas celle qui aurait pu prendre le plus de pions, l’adversaire capture le pion qui aurait dû faire cette combinaison gagnante.
La partie s’arrête lorsqu’un joueur a pris tous les pions de son adversaire, ou lorsque l’un des deux joueurs perd faute de pouvoir faire un mouvement.
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