L’expression «toucher du bois» remonte à l’Antiquité, tout comme le geste qui l’accompagne depuis toujours et qui permet de porter chance. Cela fait donc de nombreux siècles que de nombreuses coutumes nous font toucher du bois pour éloigner le mauvais sort…
Dans de nombreuses cultures antiques, le bois est un symbole fort contre le mauvais sort. Les premières superstitions à son propos se retrouvent chez les Perses. Dans la religion mazdéiste, où le dieu du feu Atar est le plus vénéré, le bois est vu comme le combustible du feu. Le toucher avant de l’enflammer porte ainsi chance.
Chez les Egyptiens, on retrouve également des légendes sur le contact du bois qui permet de rester en bonne santé. Mais chez les Grecs, le symbole est encore plus fort: le bois, et plus particulièrement le chêne, est un symbole de chance. Il est associé au dieu Zeus, puisque même frappé par la foudre, le chêne survit et continue de pousser.
Enfin, chez les Celtes, le bois est la demeure des êtres féériques. Toucher ou frapper le bois permet ainsi de leur demander des faveurs, ou de distraire les esprits mal intentionnés. De toutes ses pratiques, il a subsisté des superstitions sur le bois, et surtout les gestes accompagnant cette expression.
Au Moyen Âge, avec l’avènement du christianisme, les superstitions liées au bois ne disparaissent pas, contrairement à d’autres croyances. Les chrétiens ont effectivement un lien particulier avec le bois, puisqu’il s’agit du matériau de la croix du Christ. Par sa crucifixion et surtout sa résurrection, les symboles de chances liés au bois persistent.
Toucher du bois devient alors une façon de se rapprocher de Dieu et de ses miracles, et avoir ainsi de la chance. D’autres passages de la Bible donnent des aspects bénéfiques au bois et aux arbres. Il est à la fois symbole de refuge, de fécondité et de sagesse. L’arbre est aussi, comme le bois de la croix, un symbole du lien entre Dieu et les hommes.
L’expression «toucher du bois» va de pair avec une autre expression : «toucher du fer». Cette dernière est plus utilisée dans d’autres langues, comme en italien (toccare ferro). Toucher du fer remonte aussi au Moyen Âge et est lié aux superstitions de chances autour du fer à cheval. Ce dernier est un symbole de chance, cloué sur les portes pour attirer la chance et faire partir les mauvais esprits.
Le fer à cheval est surtout lié à une légende, cette de Saint Dunstan. À l’origine, il s’agissait d’un forgeron, devenu ensuite évêque de Canterbury. Un jour, un homme entre chez lui pour lui demander de lui clouer des fers sou les pieds. Le forgeron comprend qu’il s’agit du Diable, et lui dit explique qu’il doit l’attacher pour lui mettre ses fers. Il rend l’opération très douloureuse, si bien que le Diable le supplie d’arrêter. Dunstan le libère, à condition de jurer de ne jamais pénétrer dans les maisons dont la porte d’entrée est surmontée d’un fer à cheval.
Mots-clés: Anecdotes historiques; Contes et légendes; Expressions
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