Savez-vous ce qu’est la dactyloscopie ? Il s’agit du procédé d’identification des personnes par leurs empreintes digitales. La première fois que celui-ci a permis de confondre un criminel, c’était en 1902…
Entré comme commis à 26 ans à la préfecture de police de Paris, Alphonse Bertillon est considéré comme le père de l’anthropométrie judiciaire. Il met au point un système de classement sur la base de onze caractères physiques (taille du crâne, des membres, etc.). Il peut ensuite utiliser ce système pour identifier les récidivistes, qui donnent généralement des faux noms à la police et qui sont donc difficiles à appréhender comme tels. La première reconnaissance anthropométrique a eu lieu le 16 février 1883. L’anthropométrie a néanmoins des limites. Ne donnant pas de garantie absolue de l’identité, elle n’aboutit qu’à une probabilité.
La dactyloscopie est étudiée depuis le XVIIe siècle. La prise des empreintes date du XIXe siècle et a commencé dans l’empire britannique. Cependant, son utilisation en criminologie est plus récente. La première identification réussie d’un meurtrier par ses empreintes est l’œuvre d’Alphonse Bertillon, le 24 octobre 1902.
Le 16 octobre 1902, on découvre dans l’appartement d’un dentiste à la rue du Faubourg Saint Honoré le corps de son domestique assassiné. Des empreintes sont relevées par les enquêteurs. Bertillon, qui ne dispose à l’époque que d’un nombre limité d’empreintes digitales, réussit à les identifier comme étant celles d’Henri-Léon Scheffer, arrêté et fiché quelques mois plus tôt, le 9 mars 1902. Dans son rapport du 24 octobre, il démontre la similitude des empreintes de Scheffer avec celles relevées sur la scène de crime. L’événement entre dans l’histoire comme la « première identification au monde », au moyen des « seules empreintes digitales » d’un criminel.
Mots-clés: Evènements internationaux; Faits divers
Jean-Marc Berlière, « L’affaire Scheffer : une victoire de la science contre le crime ? (octobre 1902) », Criminocorpus [En ligne], Histoire de la police, mis en ligne le 01 janvier 2007, consulté le 21 octobre 2022. URL: http://journals.openedition.org/criminocorpus/266
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Image 2: Jean-Marc Berlière, « L’affaire Scheffer », op. cit.