Sur le chemin de l'histoire

L’histoire de Genève à travers ses noms de rues

En passant par Champel

L'avenue de Miremont

L’histoire de l’avenue de Miremont ressemble à un conte de fée… On y retrouve des sentiers perdus, un château, un chevalier et même des monstres !

Du chemin perdu au château

A l’origine, le quartier de Champel n’est pas un quartier très fréquenté, ni fréquentable. Composé uniquement de quelques fermes, ses habitants sont rares durant le Moyen Âge. Les terres servent pour le bétail et la vigne. Champel est aussi un lieu d’exécution, où sont appliquées les peines capitales prononcées à Genève.

A la fin du XVIIIe siècle, quelques riches familles s’y installent. C’est le début de l’embourgeoisement du quartier. Alors que plusieurs propriétés plus ou moins imposantes s’y construisent, l’avenue Miremont reste un chemin un peu à part. Sa première dénomination est le chemin perdu (sans issue), indiquée sur un plan de 1887. Ce petit sentier, qui ne menait apparemment nulle part, porte le nom de Miremont depuis 1892. Cependant, aucune décision officielle n’est prise ou publiée concernant ce changement de nom de chemin…

Le nom «Miremont» vient du nom d’une propriété de Champel. Cette propriété s’appelait aussi «Le Château». Cependant, la demeure qui s’y dressait était plus modeste que ce que son nom laisse paraître… Ce «château» était érigé sur une place au niveau des 33 et 35 de l’avenue. Il ne s’y trouve plus. A la place se dresse aujourd’hui un immeuble, dont la façade a de quoi effrayer les passants…

En passant par Champel
En passant par Champel

Une façade de conte de fées…

En effet, sur cet immeuble on observe plusieurs sculptures d’inspiration médiévale. Un chevalier et une dame avec une coiffe ancienne côtoient des faunes et des monstres dévoreurs d’enfants. Ces étranges figures sont le fruit du travail de deux architectes, A. Boissonnas et E. Henssler. Elles ont été sculptées par l’artiste Paul Mollet en 1910.

Ce dernier a aussi sculpté des figures à la rue de la Servette en 1911, avant de se spécialiser dans la réalisation de monuments aux morts après la Première guerre mondiale.

Si les raisons du propriétaire de l’immeuble pour faire graver ces gargouilles restent inconnues, cette décoration n’est pas unique. D’autres figures existent à Genève à la Servette, aux Philosophes et à la Taconnerie. D’inspiration médiévales, ces figures, appelées des mascarons (des ornements représentant des masques),ont à l’origine un rôle de protection, pour éloigner le malheur des maisons. Un vestige moderne des superstitions des temps anciens…

En passant par Champel
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Sources

Chaix, Benjamin. « Des mascarons dans la durée ». Tribune de Genève, 10.09.2021. En ligne ici. 

Site des Noms géographiques du canton de Genève. 

« Que représentent les sortes de gargouilles que l’on peut apercevoir sur les façades de certains immeubles de l’avenue de Miremont à Champel ? ». Interroge, 16.09.2021. En ligne ici

Vellas, Christian. Les rues qui racontent Champel-Florissant. Genève, Slatkine, 2012.

Images

Photographies de l’auteure

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