Un jour, une histoire

Que s’est-il passé le… ?

14 juin

Journée internationale du don du sang

L’OMS a fixé au 14 juin la Journée internationale du don du sang. Cette date correspond à la date de naissance de Karl Landsteiner, né en 1868. Prix Nobel de médecine, il a découvert l’existence des groupes sanguins A, B, AB et O en 1900. Cette grande avancée scientifique a largement aidé la recherche sur les transfusions sanguines, qui se pratiquaient depuis le XVIIe siècle.

Les prémices des transfusions

Avant les avancées médicales du XVIIe siècle, les scientifiques pensaient que le sang était produit par le foie. C’est en 1628 que le docteur William Harvey découvre la circulation sanguine. Il comprend aussi le rôle du cœur dans la propulsion du sang dans le corps afin d’assurer son mouvement continu.

C’est après ses découvertes, vers 1650, que commencent les premières transfusions sanguines.

La première transfusion sanguine chez un homme date de 1667, avec du sang d’agneau et de veau. Le médecin Jean-Baptiste Denis transfuse quatre patients. Il ne décrit les effets secondaires des deux premiers, ce qui sous-entend peut-être qu’ils n’en ont pas eu. Le troisième patient meurt, mais son état désespéré fait rejeter la cause de sa mort sur d’autres prétextes que la transfusion. Le quatrième quant à lui, meurt d’un choc hémolytique durant une seconde transfusion.

Le nombre de décès dû aux transfusions animales sur les hommes amène l’obstétricien James Blundell à tenter des transfusions intra-espèces. Il réalise une première transfusion interhumaine en 1818. Son but, dans ses recherches, est de pouvoir contrôler les hémorragies post-partum. Il développe plusieurs outils pour les transfusions, mais deux obstacles causent encore de nombreux problèmes aux dons de sang. Il s’agit de la coagulation du sang après son prélèvement et l’ignorance des groupes sanguins.

Journée internationale du don du sang
Jean Scultet, Appendix... ad Armamentarium chirurgicum. Gravure, 1693

L’observation des groupes sanguins

En 1900, le biologiste et médecin Karl Landsteiner fait une découverte qui va largement augmenter la connaissance sur les raisons des succès et échecs des transfusions sanguines du XIXe siècle : l’existence de quatre groupes sanguins, qui mènent à des incompatibilités. Cette découverte améliore grandement le taux de réussite des transfusions. Cette découverte lui rapporte le Prix Nobel de médecine en 1930. Il faudra cependant encore attendre 1940 pour qu’avec un confrère, Alexander Solomon Wiener, il découvre le facteur Rhésus qui expliquera les accidents de transfusions entre donneurs et receveurs du même groupe.

C’est en 1914 que du citrate de soude est ajouté au sang comme anticoagulant. Il peut alors être conservé quatre jours. Il faut ensuite attendre 1943 pour que de meilleures techniques anticoagulantes soient mises au point, pour améliorer la conservation du sang jusqu’à 21 jours.

Journée internationale du don du sang
Affiche de 1941, conservée aux National Archives and Records Administration des États-Unis

Don de sang, guerres mondiales et Croix-Rouge

Si des avancées sur les transfusions, notamment sur les coagulants, ont été réalisées durant les deux guerres mondiales, ce n’est pas un hasard. Ces moments meurtriers ont en effet vu affluer de nombreux blessés, qui ont demandé des aménagements pour leur donner le sang d’autres soldats et volontaires. Il est, à ce moment, souvent donné de bras à bras, mais des tests sont menés pour stocker du sang en avance. La Suisse cherche dès 1939 à recruter des donneurs parmi les soldats et les civils. Ces volontaires sont appelés en cas de besoin. La première banque de sang ouvre d’ailleurs en 1940 aux États-Unis. Elle se charge de la collecte et de la distribution des poches de sang aux Alliés.

En Suisse, on crée également rapidement des équipes formées à la prise et à la conservation du sang. A la fin de la guerre, le pays compte 35’000 donneurs et quinze équipes spécialisées.

Après la guerre, afin de continuer une entreprise qui a servi à sauver de nombreuses vies, la Croix-Rouge Suisse cherche à garder le même principe de don. Le but est de continuer à recevoir volontairement du sang, et à le stocker en cas de besoin, cette fois au service des civils plutôt que pour les soldats au front. Ce sont les sections locales de la Croix-Rouge qui mettent au point et gèrent les services de transfusion. Un centre est créé à Genève dès 1946.

En 1949, la Croix-Rouge Suisse ouvre un laboratoire de transfusion sanguine central à Berne. Les services de dons du sang continueront ensuite à se perfectionner, tout au long du XXe et du XXIe siècle.

Journée internationale du don du sang
Don du sang à la Croix-Rouge. Photographie, 1941

Vous voulez lire un autre article « un jour une histoire »?

Partagez l'article ici

Sources

Johnson, Courtney. « Journée mondiale du don du sang : quelle est l’histoire de la transfusion sanguine et du don de sang ? ». Carenity, 14.06.2021. En ligne ici. 

Launay, Florence. « Petite histoire de la transfusion ». Gallica blog, Bibliothèque nationale de France. 14.06.2016. En ligne ici. 

« Le service de transfusion ». Site de la Croix-Rouge suisse. En ligne ici. 

Images

Image 1. Pixabay, Utilisation libre

Images 2 à 4. Domaine public, Wikimedia Commons

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *