L’expression «porter un toast» est le fruit d’une longue histoire traversant différentes époques. De l’Antiquité à nos jours, cette tradition évolue et conserve toujours ce symbole de convivialité et de célébration.
Dès l’Antiquité, les peuples grecs et romains pratiquent déjà des levées de coupes en l’honneur de divinités ou de personnages honorables. Chez les Grecs, il est de coutume de porter un verre à la santé des dieux et des défunts, marquant ainsi un geste sacré. Chez les Romains, cette tradition est tout aussi présente. On peut entendre avec ce geste des formules rituelles comme «Bene vos, bene nos, bene te, bene me, bene nostrum…» (À la vôtre, à la nôtre, à toi, à moi, à nous). C’est donc déjà une coutume de trinquer pour marquer un moment de célébration et de reconnaissance.
Au Moyen Âge, l’usage de la «tostée» (un morceau de pain grillé, souvent trempé dans le vin) devient une habitude courante. Le terme apparaît pour la première fois au XIIIe siècle dans les textes français. Il désigne une tranche de pain grillée, souvent plongée dans une boisson.
Cependant, c’est au XVe siècle que ce mot prend une tournure nouvelle avec son adoption en Angleterre sous le nom de «toast». La pratique consiste à tremper du pain dans le vin, mais elle a aussi une symbolique particulière. Ce morceau de pain grillé sert à honorer une personne, souvent une femme. En levant son verre en son honneur, les invités expriment leur respect et leur admiration. Cette coutume se répand dans toute l’Europe, bien que les Français, plus attachés à la «tostée», laissent peu à peu place au terme «toast».
L’expression «porter un toast» se généralise ensuite à partir du XVIIIe siècle. Cette coutume demeure un geste symbolique lors des célébrations, que ce soit pour honorer une personne, un événement, ou même la convivialité partagée entre amis.
La tradition de lever son verre pour honorer une personne n’a pas éviter ses mythes et légendes, qui ont aussi traversé les siècles. L’une des plus répandues concerne la pratique médiévale de trinquer pour prévenir les tentatives d’empoisonnement. Selon cette théorie, les seigneurs, lors de leurs festins, entrechoquaient leurs verres de manière à mélanger le contenu des deux, rendant ainsi impossible un empoisonnement, puisque les deux convives se risquaient à une même mort. Cependant, cette légende manque de preuves concrètes et semble davantage relever du mythe.
D’autres histoires affirment que le son des verres qui s’entrechoquent est censé éloigner les mauvais esprits, imitant ainsi le tintement des cloches d’église. De plus, une autre explication amusante sur la pratique du toast remonte à l’époque de Shakespeare, où dans sa comédie Les Joyeuses Commères de Windsor, un personnage demande une pinte de vin dans laquelle il faut plonger un morceau de pain grillé. On dit alors qu’à cette époque, cette pratique est courante pour améliorer le goût du vin, souvent de mauvaise qualité.
Au XVIIIe siècle, une autre légende se répand, selon laquelle la tradition de porter un toast en l’honneur d’une femme serait née à Bath, lors du règne de Charles II d’Angleterre. Un gentleman aurait un jour porté un toast à la santé d’une dame en plongeant un morceau de pain grillé dans sa boisson. Le toast, dans ce contexte, devenait une manière de rendre hommage à une dame particulièrement honorée, une pratique qui devint emblématique dans la société anglaise.
Mots-clés: Contes et légendes; Expressions
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