Comme beaucoup de traditions chrétiennes, la fête de l’épiphanie est empruntée à des traditions païennes plus anciennes. Fêtes grecques, galettes romaines, miracles chrétiens… Tout se mêle pour créer une unique célébration, le 6 janvier.
Le mot
« épiphanie » vient du grec. Il signifie « manifestation,
apparition ». À l’origine, l’épiphanie
est une fête grecque célébrée le 6 janvier, connue sous le nom de « fête
de la Lumière ». À partir de cette date, les jours se rallongent de façon
significative. Par extension, les Grecs fêtent le retour de la lumière et du
soleil.
À Rome, on célèbre à une date
proche de l’épiphanie les
Saturnales. Relatives au solstice d’hiver, elles fêtent aussi le rallongement
des jours. De plus, durant les Saturnales, les barrières sociales tombent.
Selon la description d’Albert Grenier, historien et archéologue français, il
n’y a « plus de maîtres, plus de serviteurs, plus d’esclaves, plus de
travail, chacun revêtait comme il lui plaisait les vêtements des autres, buvait
et mangeait son saoul ».
Dès le début du christianisme
et jusqu’à la fin du IVe siècle, l’épiphanie
célèbre la manifestation du Christ dans le monde. En une grande et unique fête,
on rassemble la Nativité, la venue des mages, le baptême dans le Jourdain, les
Noces de Cana, etc. Selon les courants et les églises, certains évènements ont
pris plus d’importance au cours des siècles. C’est ainsi qu’en Europe on ne
fête plus que la venue des mages à l’épiphanie.
D’ailleurs, depuis le XIXe siècle, on appelle aussi le 6 janvier le « jour des
rois ».
Parmi les coutumes de l’épiphanie, il y a évidemment la galette des rois. Cette tradition remonte aux Saturnales. Durant ces fêtes où la hiérarchie sociale disparaissait, les Romains dissimulaient une fève dans un gâteau pour désigner le roi. Il est également possible que la forme ronde de la galette soit un hommage au soleil.
On divise la galette selon le nombre de convives, et on y ajoute parfois « la part de Dieu », ou « la part du pauvre », tradition qui s’est perdue avec le temps. La fève, remplacée dès 1875 par une figurine en porcelaine, désigne le roi, qui doit choisir sa reine (ou la reine, qui doit choisir son roi).
La fête des rois est restée populaire de ses débuts dans l’Antiquité, à sa popularisation au Moyen Âge et jusqu’à aujourd’hui. Toutefois, de nombreuses variantes existent, notamment sur le type de pâtisserie consommé le jour des rois.
Toutes les boulangeries proposent galettes et couronnes, et il est amusant de constater qu’elles faisaient l’objet de publicités dans les journaux de la première moitié du XXe siècle. On en retrouve plusieurs dans Le Journal de Genève. Il y a même des années où plusieurs concurrents se partagent une page de publicités. C’était par exemple le cas en 1934, où 4 publicités se côtoient autour d’un article sur l’histoire de la galette des rois.
Vous voulez lire un autre article « un jour une histoire »?
Journal de Genève, édition du 6.01.1934
Senèze, Nicolas. « Pourquoi y a-t-il plusieurs dates pour l’Épiphanie ? », La Croix, édition du 6 janvier 2016. URL : https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Pourquoi-y-a-t-il-plusieurs-dates-pour-l-Epiphanie-2016-01-06-1400532
Image 1 : Pixabay
Image 2 : photographie de l’auteure
Images 3 à 6 : Journal de Genève, édition du 6.01.1934