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L’histoire du calendrier de l’Avent

Avant d’être un objet de consommation largement diffusé, le calendrier de l’Avent est issu d’une tradition religieuse chrétienne médiévale. Elle se développe ensuite aux siècles suivants, jusqu’à devenir un élément incontournable du mois de décembre au cours du XXe siècle.

Les origines religieuses de l’Avent

Le mot Avent vient du latin adventus, qui signifie arrivée. Il désigne la période de préparation à la naissance du Christ dans la liturgie chrétienne. L’Avent commence le quatrième dimanche avant le 25 décembre.

Dès le Ve siècle, l’Avent était célébré dans certaines régions d’Europe comme un temps de prière, de jeûne et de réflexion spirituelle. Au VIe siècle, cette pratique s’est répandue et structurée, notamment en France avec le Carême de Saint-Martin, une période de cinq semaines d’abstinence précédant Noël. L’Avent est aussi symbolisé par la couronne ornée de quatre bougies, allumées progressivement chaque dimanche.

L’histoire du calendrier de l’Avent
"Im Lande des Christkinds", calendrier de l'Avent dessiné par Richard Ernst Kepler et publié par Gerhard Lang en 1903

Une tradition allemande

C’est en Allemagne, au XIXe siècle que naît la pratique du décompte des jours avant Noël, principalement dans les familles protestantes. Pour faire patienter les enfants, les parents leur offraient chaque jour une image pieuse représentant des scènes bibliques ou des personnages religieux comme Jésus, Marie ou des anges. Parfois, ces images étaient accompagnées de versets de l’Évangile ou d’un petit pain d’épice.

Dans certaines maisons, on traçait aussi des traits à la craie sur une porte ou un mur pour marquer les jours avant Noël. D’autres familles avaient des méthodes plus élaborées, comme ajouter un élément à la crèche chaque jour.

La première forme commerciale du calendrier de l’Avent apparaît au tout début du XXe siècle, toujours en Allemagne. Gerhard Lang, un éditeur de livres à Munich, s’inspire de ses souvenirs d’enfance pour créer un calendrier en carton illustré de 24 petites images colorées à coller, chacune représentant un jour avant Noël. Ce modèle connaît un grand succès. En 1920, apparaissent les premières versions avec des petites fenêtres à ouvrir. Chaque fenêtre cache une image, une phrase religieuse ou une scène de la vie quotidienne.

L’histoire du calendrier de l’Avent

De la guerre à la mondialisation

La Seconde Guerre mondiale freine la production de calendriers de l’Avent en raison des restrictions imposées par le régime nazi, qui cherche à effacer les symboles chrétiens de la vie publique. Après la guerre, l’éditeur Richard Sellmer relance la production. Il obtient l’autorisation d’imprimer à nouveau ces calendriers et les exporte même aux États-Unis.

En 1953, une photo du président américain Dwight D. Eisenhower ouvrant un calendrier avec ses petits-enfants contribue à populariser cette tradition en dehors de l’Europe. Ce n’est qu’en 1958 que les premières surprises en chocolat font leur apparition derrière les fenêtres des calendriers de l’Avent. Ce format plaît beaucoup aux enfants et accompagne le développement de l’industrie du chocolat dans les années 1960.

À partir des années 1970, les calendriers de l’Avent sont largement diffusés dans les foyers, y compris en France, même si leur adoption est plus lente qu’en Allemagne. Ils deviennent progressivement des objets culturels et festifs, liés à des produits de consommation de plus en plus divers et nombreux…

L’histoire du calendrier de l’Avent
L’histoire du calendrier de l’Avent

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Sources

Erin Blakemore. « Noël : l’Avent, des origines chrétiennes au calendrier allemand ». National Geographic, 25.11.2024. En ligne ici. 

« L’origine du calendrier de l’Avent ». Eglise catholique. En ligne ici. 

Nathalie Mayer. « D’où vient la tradition du calendrier de l’Avent ? ». Futura Sciences, 16.12.2024. En ligne ici. 

Images

Image 1. Pixabay, utilisation libre

Images 2 et 3. Domaine public,Wikimedia Commons.

Images 4 et 5. Photographies de l’autrice.

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